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D'une goutte de rosée , Non-Etoile, Montreuil
Lunar Practices , B09k, Changsha, China
Nuit Blanche , Le Bal, Paris
A feature, not a bug , Fonds de Dotation Weiss, Paris
Double Vitrage, 2024
Résine UV, imprimante 3D, verre, argile et sable, colonie de fourmis vivantes
D'une goutte de rosée
,
Non-Etoile, Montreuil
Commissariat : Violette Morisseau
L’exposition prend appui sur le livre
La vie des fourmis, publié en 1926 par Maurice Maeterlinck. Pour comprendre ces êtres, il nous faut les suivre, appréhender leurs sols et leurs surfaces, nous mettre à leur échelle. Il nous faut rentrer sous la terre, dans l’espace de la fourmilière.
L’auteur l’envisage comme un « raccourci de nos propres destins », un corps dont les cellules seraient disséminées, tout en restant soumises à la même loi. Selon lui, il y a une « âme diffuse et collective de la cité qui veut que chacune des cellules qui la composent la porte tout en soi même quand elle en est séparée, et continue la vie de la communauté dans le temps et l’espace ». D’une goutte de rosée, passant de bouche en bouche et d’une sécrétion sucrée frottée d’un ventre à l’autre, c’est toute une fourmilière qui se nourrit.
Quelles sont ces règles sociales préétablies et comment sont-elles déterminées ? Quel est l’élan qui pousse chacun·e de ces êtres souterrains à vivre pour l’autre, ou pour tous·tes les autres ? Peut-on comparer leurs systèmes aux nôtres ? Peut-on s’en inspirer ? Et quelle serait la part d’illusion dans le souhait de les transposer ?
Les œuvres des artistes réuni·es au sein de cette exposition bâtissent de nouvelles cités et inventent des nouveaux mondes, pensés en commun et peut-être pour le commun. Des technologies y couvent des organismes en devenir ou creusent des sillons, et alimentent en flux sucrés des espaces où le temps se dilate.
Violette Morisseau
You wouldn’t believe, 2024
Impression jet d’encre sur toile
Lunar Practices,
B09k, Chine
Commissariat : Yue Yuan
You wouldn’t believe, would you, you would, not, you would believe if, you wouldn’t believe what, or maybe, you believe, don’t you not ? Please do.
Titled Objects, 2024
Résine UV, matériaux recyclés
A feature, not a bug
, Fonds de Dotation Weiss, Paris
Commissariat : Louis Verret
Titled Objects
est une série de sculptures réalisées à partir d’objets techniques obsolètes (informatique, téléphonie, électroménager), assemblés grâce à des jonctions imprimées en 3D. Privées de toute fonction lisible, ces formes rejouent le geste du design tout en le vidant de sa finalité utilitaire. La fonction ne guide plus la forme, elle en devient le fantôme.
À la fois familiers et énigmatiques, ces objets semblent suspendus entre un passé technologique bégayant et un futur qui peine à advenir. Comment les formes persistent-elles quand la fonction nous échappe ? Comment notre mémoire collective et notre culture matérielle façonnent-elles notre lecture des objets techniques, dans un contexte de surproduction et d’obsolescence programmée ?
Take Shelter, 2024
Colonie de fourmis, plexiglas, impressions 3D
A feature, not a bug
, Fonds de Dotation Weiss, Paris
Commissariat : Louis Verret
Olivier Bémer explore la numérisation systémique des échanges et les défaillances des archétypes industriels. Avec une dose d’humour et de subtilité, il transforme des objets banals (tasses, photocopieuses…) en dispositifs poétiques. Pour sa résidence au Fonds de Dotation Weiss, Bémer prévoit d’approfondir le champ du design spéculatif, en créant des sculptures hybrides qui mêlent technologies obsolètes et impression 3D. Ces objets — à la fois évocateurs et sans fonction — dessinent une sorte de pli temporel, une frise qui s’enroule sur elle-même.
Louis Verret
Indistinct Chatter, 2024
Vidéo HD, 5 min, ST
A feature, not a bug
, Fonds de Dotation Weiss, Paris
Commissariat : Louis Verret
Le
cercle de la mort
(ou
ant mill) désigne un phénomène dans lequel un essaim de fourmis commence à tourner en rond de manière continue, jusqu’à mourir d’épuisement. [Wikipedia]
Des choses dans le futur, 2024
Film HD, 09’50’’, 16:9, ST, techniques 3D mixtes
Production
Orange Rouge
Projet réalisé par Olivier Bémer en collaboration avec 13 adolescents en situation de handicap du collège Beau Soleil à Chelles (Seine-et-Marne, 77).
Dans la mythologie, le golem est une créature faite d’argile et à la forme humaine à laquelle la vie est insufflée par des mots. Celle-ci, ni pourvue de parole ni de volonté, a pour fonction d’assister et de défendre son auteur. Les élèves du collège Beau Soleil ont créé, à partir de cette figure, un ou plusieurs personnages, mi-golem, mi-robot. Autour des modelages, ils et elles ont inventé leur propre cadre narratif. Quelles missions rempliraient ces robots dans la vraie vie ? Comment viendraient-ils améliorer leur quotidien ?
Inspiré par ces récits spéculatifs, Olivier Bémer anime ces robots façonnés en terre dans un film. Dans un décor de salle de classe, ils viennent à la vie, à l’écran, par les mots dont les élèves les ont entourés, leur donnant une raison d’être et une destinée.
Élèves : Coraline CELERIER, Abdoulaye DIALLO, Ismaïla DOUKANSSY, Adame EL HOSNI, Chahine GHARSALLAH, Ethan KENDIRA, Waël LADOULI, Lucas LI, Angel PEREC-ROCHA, Bastien PONTET, Ilyass RAMDAN, Angelo SIMOES, Beatriz DIAS SANTOS et Mathias CHALUPKA.
Enseignantes : Charlotte VEGLIA-KERDRAON.
Prequel, 2024
Vidéo HD, ST, 9 min
A feature, not a bug
, Fonds de Dotation Weiss, Paris
Commissariat : Louis Verret
Prequel
propose une déambulation à la première personne dans l’espace public, où les écrans, les uns après les autres, s’éteignent sous le regard de la caméra. Ces événements subtils, presque anodins, tracent un rythme, une sorte de respiration — comme si un système glissait peu à peu en mode veille.
Projetée elle-même sur un écran, la vidéo redouble ce geste de disparition, brouillant la frontière entre ce qui est montré et ce qui montre. Sous la surface, le film interroge le lien quasi-magique que nous entretenons avec la technologie : face aux bugs ou aux dysfonctionnements, nos réactions relèvent souvent davantage de la croyance que de la compréhension rationnelle.
Prequel
évoque ainsi un état de transition — un moment suspendu, silencieux, où les signes perdent leur fonction et commencent à ressembler à des présages.
Je deviens, 2023
Panneau LED, script Python, dimensions variables
Host
, Voyages à Nantes, Nantes
D'une goutte de rosée
,
Non-Etoile, Montreuil
Sur un panneau LED horizontal, défilent des centaines de titres de vidéos YouTube, tous introduits par la formule « je deviens ». Il s’agit d’une collection en cours, que je continue d’enrichir, rassemblant ces phrases comme autant de micro-récits performatifs. À la manière des
Je me souviens
de Georges Perec — qui captaient la mémoire collective à travers des fragments infimes — ces titres saisissent non pas le passé, mais l’aspiration au devenir, la transformation temporaire et mouvante.
« Je deviens chauffeur Uber », « je deviens végétarien », « je deviens riche en une semaine »… Ensemble, ils composent une litanie de possibles, un autoportrait éclaté et collectif. Le rythme du panneau LED, qui rappelle les bandeaux boursiers ou les flux d’informations en continu, inscrit ces identités en mouvement dans un espace de spéculation permanente.
Entre désir, performativité et économie de l’attention, l’œuvre explore la plasticité de l’être à l’ère numérique, où l’identité se construit et se négocie dans le flux incessant des réseaux.
Pile je gagne, Face tu perds, 2023
vidéo HD, 1’43’’ boucle, deux ordinateurs portables
Host,
Voyages à Nantes, Nantes
Les Indésirables, 2023
Imprimante laser, papier A4, Javascript
Art au centre
, Liège, Belgique
Une imprimante crache toutes les dix minutes un haïku généré aléatoirement à partir d’une longue liste de mots et d’expressions à ne pas utiliser dans vos e-mails pour éviter qu’ils ne se retrouvent dans les spams. Ces listes noires sont fourni par des agences de marketing digitales pour former leur client aux techniques de mailing. Un programme informatique choisit au hasard trois vers puis compose un court poème avec. Ces poèmes, sorti des poubelles d’internet, s’accumulent alors sur le sol pendant toute la durée de l’exposition.
Le programme fonctionne en ligne
ici.
Mug Phenomena, 2022
Vidéo HD, mugs imprimés en 3D, 12’02’’, 16:9, ST, animation 3D, fiverr.com
Jeune Création 72,
Fondation Fiminco, Romainville
Host,
Voyages à Nantes, Nantes
Un premier mug est scanné en trois dimensions afin de réaliser une copie numérique qui sera ensuite imprimée en 3D. Comme des photocopies, cette opération est répétée jusqu’à épuisement de la forme originale. Une sorte d’archéologie inversée où l’itération numérique dégrade autant qu’elle décline son sujet. Les copies physiques sont ensuite présentées comme des sculptures accompagnées d’une vidéo animée réalisée avec les copies numériques. Des personnages parlants sont placés sur les mugs, tentant de convaincre que leur mug est plus précieux que le précédent. Chaque reproduction cherche à s’individualiser artificiellement alors que la forme perd son lien avec son utilité.
Regarder un extrait ici
Noon, 2021
Court métrage : Vidéo HD, 15’00’’, 4:3, Mix binaural, Blender 3D
Installation : Plexiglas dépoli, 165x124 cm, drisse, divers nœuds
Sous le mentorat d’Emmanuele Coccia
Production :
Le Fresnoy
– Studio National des Arts Contemporains
Par le rêve,
Panorama 23, Le Fresnoy, Tourcoing
Commissariat : Olivier Kaeppelin
Sélection officielle,
Festival international du film d’animation d’Annecy
Dans une caverne à fictions, un personnage sans histoire nous accueille. Alors qu’il traverse un gradient de lumière artificielle, notre avatar découvre son ombre portée. Quand la symétrie vient à se briser, un duel en nuance de gris s’engage, où la rationalité surexpose quand la peur assombrit.
Dans
Noon, ombre et lumière prennent une forme allégorique. Le désir obsessionnel d’une disparition des ombres au profit du lumineux répond au mirage du progrès par la technique ; rationaliser son environnement en effaçant sa part de doute et d'indéterminé.
Ce plan-séquence en vue subjective nous précipite dans une chronologie technique dans laquelle notre avatar voit son identité lui échapper à mesure qu'il cherche à en éclairer les multiples représentations.
Teaser
FOMO, 2021
Téléphones Android, supports flexibles, code PHP, API Twitter
« Le 31 janvier, il restera 7 jours pour voir l’exposition.
Le 1er février, il restera 6 jours pour voir l’exposition.
Le 2 février, il restera 5 jours pour voir l’exposition.
Le 3 février, il restera 4 jours pour voir l’exposition.
Le 4 février, il restera 3 jours pour voir l’exposition.
Le 5 février, il restera 2 jours pour voir l’exposition.
Le 6 février, il restera 1 jour pour voir l’exposition. »
FOMO,
Galerie Grand Verre, Paris
Commissariat : Yue Yuan
10:10, 2020
Film 4K, 19’00'', écran 65 pouces, Swiss Balls, casque audio
Production :
Le Fresnoy
– Studio National des Arts Contemporains
Les Sentinelles
, Panorama 22, Le Fresnoy, Tourcoing
Commissariat : Louise Déry
Il est dix heures dix et le temps s’arrête sur les montres des publicités. Le logo de la marque peut apparaître fièrement au centre du V que forment alors les deux aiguilles. L’heure mercantile du consensus.
Ici le temps s’éternise puis redémarre. Une succession d’événements extraordinairement vains est en cours. Les protagonistes ne s’inquiètent pas trop, le chemin paraît bien balisé. Leurs gestes glissent et se répètent à la surface de l’écran. Le décor prend des initiatives et personne n’y prête vraiment attention. Alors l’intrigue multiplie les faux-départs, rien ne se réalise et le réel bégaye. Les vases débordent et ne communiquent plus.
Teaser
10¢ collective attempts, 2019
Installation sonore, boucle ∞, Raspberry Pi, code Python, impressions laser, supports en plexiglas
l’Effet Falaise
, Prix Emerige 2019, Voltaire, Paris
Commissariat : Gaël Charbau
Felicità, Palais des Beaux-Arts, Paris
Voci Umane
, Tender Fluid, Village Reille, Paris
Commissariat : Marie Gayet et Pascal Mouisset
10¢ collective attempts
est une installation sonore simulant de manière aléatoire et continue trois types d’interactions sonores provenant normalement d’un groupe de personnes : un rire, un applaudissement et un mantra. Chaque interaction est constituée de 100 enregistrements réalisés par 100 personnes différentes, rémunérées 0,10 $ via le site Amazon Mechanical Turk, une plateforme lancée par amazon.com en 2005 pour embaucher à distance des « travailleurs de foule » chargés d’exécuter des micro-tâches que les ordinateurs ne peuvent pas encore accomplir. Les enregistrements sont ensuite diffusés simultanément mais aléatoirement pour simuler un enregistrement de groupe. Une diffusion dont la cohabitation de rythmes et de textures sonores hétérogènes témoigne d’un éclatement des participant·es et d’une impossibilité à faire groupe. Un relevé de chaque transaction financière est imprimé sur une feuille A4 et suspendu à un panneau pince sous chaque haut-parleur.
Voir une vidéo de l’installation
ici
/ Écouter des extraits sonores
ici.
Playtime (titre suggéré), 2019
HD, 11'28'', 16:9, ST, tables Ikea Vittsjö, sérigraphie
l’Effet Falaise
, Prix Emerige 2019, Voltaire, Paris
Commissariat : Gaël Charbau
John demande à George, George lui répond.
De suggestions en suggestions John rentre dans un cercle marketing vertueux. Une histoire sans fin.
Le scénario de ce film a été élaboré à partir de brevets déposés pour des nouvelles techniques et technologies publicitaires permettant de mieux cibler le consommateur. Une sélection de schémas extraits de ces brevets est sérigraphiée sur des meubles Ikea également présents dans le film. Les tables Ikea sont exposées aux côtés de la vidéo.
Voir la vidéo
Alice & John, 2017
Film HD, 5’24'', 16:9, ST, tablettes, boucle
Alice & John
est un vidéo-clip de 5 minutes 24 ; un duo entre Alice, une intelligence artificielle pour converser sur internet, et John Lennon.
La conversation se constitue des réponses qu’a données Alice à chaque phrase de la chanson
Imagine.
S’engage alors un dialogue de sourds entre un hymne à l’espoir d’une autre époque et les réponses perspicaces mais non moins arrogantes d’un chatbot blond et anorexique piétinant un smartphone qui diffuse le clip de Lennon et Ono.
Voir la vidéo
What's left to be seen, 2016
HD, 23'03'', 16:9, ST
Le temps est sur-investi, l’espace est cartographié, et nous avons le don d’ubiquité. Paysages ou fond d’écrans; nous sommes spectateurs de nos propres représentations, nous voyageons, nous naviguons, nous commentons, nous partageons, nous passons d’un paradoxe à un autre et nous prenons des photos d’autres photos. « Voir en vrai » est une idée vague. De liens en hyperliens, les images du flux sont pluriels mais communes, surprenantes mais habituelles, singulières mais ordinaires. Représentation et expérience sont deux notions poreuses.
Voir la vidéo